J’ai récemment passé quatre jours à Berlin avec Per Bristow. Per est quelqu’un qui travaille entre autres, sur la performance.
Je sais qu’il y a beaucoup de préjugés par rapport à ce mot et à cette idée, parce qu’il y a souvent une confusion, liée à notre éducation française entre, compétition et performance.
Confusion entre performance et compétition
Oui, nous avons été mis en compétition par l’école, dès notre plus jeune âge ; en compétition entre enfants et avec nous-mêmes, ce qui a créé en nous le stress et la peur.
La peur de nous tromper, la peur de ne pas avoir la bonne réponse. On nous a aussi fait croire qu’il nous fallait être le meilleur pour survivre et trouver une bonne situation, assurer notre avenir !
Entre parenthèses, je n’ai même pas le brevet et pourtant ; j’ai enseigné le chant six ans à l’Université de Tours !
Pour revenir à nos moutons, il y a une différence énorme entre, être en compétition et vouloir réussir une intervention publique, un match de tennis, un concours d’entrée dans une école qui nous passionne ou être présent et solide pour quelqu’un dans un moment difficile !
Il ne s’agit pas de faire disparaître la peur, non, surtout pas. La peur est un merveilleux moteur. La colère aussi peut-être un extraordinaire propulseur !
La colère comme moteur
La colère m’a souvent motivé à me dépasser et à travailler dur pour y arriver !
Mon frère Emmanuel est un extraordinaire professeur de chant auquel tout réussit facilement depuis le début. Moi, il m’a fallu travailler et travailler encore, chercher dans toutes les directions pour trouver ce que j’ai trouvé. Cela a créé beaucoup de frustration, de colère et de jalousie en moi. Pourquoi tout est-il si facile pour lui et moi, ouh ouh ouh…
Mais, si ces émotions ont été douloureuses et m’ont parfois ralenties, elles ont aussi été un formidable moteur. Elles m’ont portées mais pas anéantie. Elles m’ont aidé à me dépasser, à chercher et à trouver ce qui forme aujourd’hui la base de mon activité ; une activité qui aide à son tour mes élèves à se dépasser, se libérer et à aller de l’avant.
Être performant, n’a rien à voir non plus avec le fait d’écraser les autres autour de soi ou de leur marcher sur la tête, une autre confusion qui marche main dans la main avec la culpabilité (autre grand sujet).
Être performant, c’est être capable de mobiliser ses ressources et être au meilleur de ses capacités quelque soit la situation et… ça s’apprend et ça se travaille.
Au meilleur de votre voix,
Gilles