Hier, je discutais avec l’institutrice de mon petit dernier (oui je sais, il a maintenant 9 ans, il est au CM1 mais, quand même c’est mon dernier poussin, j’ai du mal à me représenter que c’est déjà un jeune garçon) !
Bref, on parlait de liberté d’expression, pas celle de Florent Pagny, ni celle de la CGT ou FO non, la capacité d’exprimer ses idées, ses ressentis, son monde intérieur en public. La capacité de dire, d’oser faire passer un message et des idées.
La plus grande blessure d’enfance
Je crois que parmi les plus grandes blessures que l’on peut infliger à un enfant celle-ci est une des plus graves, une des plus profondes et injuste : dire à un enfant qu’il chante mal, qu’il chante faux, comme une casserole ou « qu’il nous casse les oreilles ».
Le pire, c’est que ces blessures comme beaucoup d’autres passent souvent inaperçues. Les adultes ne se rendent pas compte des dégâts qu’ils font.
J’ai accompagné des centaines d’élèves (probablement plus d’un ou deux milliers en fait au jour d’aujourd’hui..), et mes programmes de formation sont pleins d’enfants blessés auxquels on a infligé ce genre de choses.
Nombre d’adultes (et c’était mon cas aussi), vivent des vies incomplètes et frustrantes parce que basées sur des systèmes de croyances conditionnés par des traumatismes plus ou moins inconscients liés à l’expression.
Quoi de plus naturel pour un jeune enfant que de chanter, chantonner, crier, exprimer sa force de vie !
Libérer ses émotions
Heureusement, le travail vocal de nature thérapeutique est d’une grande aide ; il permet de libérer certaines émotions encore emprisonnées dans les tensions malgré les années de travail sur soi.
Le corps et particulièrement les parties et organes liés à la phonation, mâchoire, larynx, diaphragme, cage thoracique, ceinture scapulaire… sont les récipiendaires des émotions refoulées. Libérer les tensions, c’est libérer les émotions encore prisonnières dans celles-ci.
Relâcher ces tensions c’est souvent comme, récupérer le capital d’années de travail sur soi. C’est retrouver la capacité de dire, d’exprimer, d’exister…
Serge Wilfart disait « Au travers de ce travail, on peut réécrire des pages entières de son histoire » et il avait raison.
Prenons bien garde à ce que nous disons à nos enfants ; prenons soin de nos enfants.
Au meilleur de votre voix,
Gilles